Handicap et emploi : des parcours professionnels plus instables

Quelques jours avant le Conseil national du handicap, sont parues, le 6 juin, deux enquêtes de la Dares qui analysent l'impact de la situation de handicap, lorsqu'elle est reconnue administrativement, sur la construction et le déroulement du parcours professionnel.

La Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) a rendu publiques deux enquêtes analysant les conséquences de la situation de handicap sur la construction et le développement des carrières professionnelles. Portant respectivement sur les années 2006 et 2008, ces enquêtes prennent en considération des personnes dont la situation bénéficie d'une reconnaissance administrative, ouvrant droit à l'OETH.

Photo : Mychele Daniau/AFP

Une entrée plus précoce dans la vie professionnelle

L'enquête "Santé et itinéraire professionnel" a été réalisée sur l'année 2006, auprès de Français âgés de 20 à 64 ans (14 000 personnes interrogées). Seules ont été prises en compte les personnes ayant terminé leurs études au moment de l'enquête.

L'étude relève que les personnes en situation de handicap reconnue par les services administratifs, ou l'ayant été par le passé, "sont entrées plus précocement dans la vie professionnelle, du fait notamment d'un plus faible niveau de diplôme". Ce point explique en partie que la durée moyenne de leur itinéraire professionnel est souvent plus longue que celle des personnes sans handicap.

Cependant, 25 % des individus de 20 à 64 ans bénéficiant de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés déclarent qu'ils ont été contraints d'interrompre – de façon temporaire ou définitive – leurs activités professionnelles pour raison de santé. 35 % de la population interrogée estime que sa situation a eu un impact sur sa vie professionnelle, sans occasionner cependant de période d'inactivité. 40 % des personnes concernées affirment que leur handicap n'a en rien affecté leur vie professionnelle.

Un taux d'activité plus bas et un taux de chômage plus haut que la normale

La seconde enquête, intitulée "Handicap et santé" a été menée auprès des 15-64 ans (30 000 personnes interrogées), sur l'année 2008. 6 % de cette population affirme détenir une reconnaissance administrative de leur handicap et bénéficier, par conséquent, de l'OETH. Il apparaît que leur taux d'activité (46 %) est nettement inférieur à celui de l'ensemble de la population des15-64 ans (71 %). En outre, le taux de chômage des bénéficiaires de l'OETH s'élève à 22 %, contre 10 % pour le reste de la population.

Autre observation majeure : 25 % des bénéficiaires de l’OETH exerçant un emploi travaillent à temps partiel. Il s’agit, en règle générale, d’un temps partiel court (le nombre d’heures non travaillées dépassant le nombre d’heures travaillées). Dans 4 cas sur 10, ce temps partiel a été choisi en raison d’un problème de santé. Par ailleurs, la moitié des bénéficiaires de l’OETH sans emploi, dans la tranche d'âge 15-64 ans, juge qu’un aménagement du temps de travail serait nécessaire à leur embauche ou à leur réembauche.

Source gouvernement.fr 09/06/2011